lundi, septembre 15, 2008

Houellebecq : la possibilité d'un film



Comme à son habitude, Michel Houellebecq déjoue les attentes, et surprend en réalisant une adaptation tout à la fois fidèle à l'esprit de son propre roman mais assez éloignée de sa forme.

A contrario, la volée de bois vert qui a salué la sortie de son premier long-métrage ne surprend guère et la plupart des articles ne donnent même pas l'impression que les journalistes ont tenté de rentrer dans le film. Pourtant, comme toute œuvre un tant soit peu anti-conventionnelle, "La Possibilité d'une île" demande qu'on s'y penche et qu'on laisse ses a-priori de côté.

Concentré sur le personnage d'un Daniel vidé de toute substance, nous suivons son histoire à travers les siècles sous une forme très concentrée. Le film laisse presque de côté les autres protagonistes du roman. Le résultat est à la fois intriguant et frustrant, le film ne durant qu'une heure vingt cinq minutes.

Reste toutefois des plans de paysages chaotiques d'une grande beauté et quelques envolées lyriques, surtout dans la deuxième partie.

Les pointes d'humour belge et un certain don pour créer des situations cocasses font le reste, et donnent à ce film toute sa saveur.

Les thèses défendues font peur à beaucoup : clonage, vie éternelle. Preuve s'il en est qu'un esprit dérangeant comme Houellebecq donne toute sa valeur au mot artiste.

PS : j'en profite pour vous prévenir que l'émission de Nicolas ne reprendra pas à l'occasion de cette rentrée. C'est bien dommage !