lundi, février 02, 2009
Nicolas fait son cinéma
Avec son premier long-métrage, Espion(s), Nicolas Saada traverse à nouveau le miroir, après un court-métrage plutôt réussi (Les parallèles, 2004). Passer de la critique à la réalisation n'est pas chose aisée, et il s'en sort avec les honneurs. De son amour intense du cinéma, il a su garder le meilleur et écarter l'anecdotique. Avec quelques références en tête, notamment Les Enchaînés, d'Hitchcock, il est parti d'un canevas connu (un homme simple embarqué dans des histoires extraordinaires) pour s'aventurer vers un paysage intime et personnel.
Si le film ne brille pas par ses scènes d'action, c'est simplement que l'enjeu est ailleurs. Espion(s) s'attache aux personnages et leur psychologie, et non à leurs baskets. La violence y est abrupte, surprenante, les sentiments à fleur de peau. Si Guillaume Cannet porte le film, c'est surtout Géraldine Pailhas qui éblouit par sa présence et la subtilité de son jeu. Les seconds rôles sont tous excellents.
D'une vision décalée de la capitale anglaise au score surprenant de Cliff Martinez, le film de Nicolas brille par sa singularité et son absence de compromis, à une époque où la gesticulation sans fin de pantins inexpressifs domine les écrans mondiaux (notamment les JB : Bond et autres Bourne).
La critique étant unanimement positive, espérons que le public sera au rendez-vous. Et que Nicolas trouvera le temps, entre deux projets, de nous redonner le plaisir d'écouter le cinéma à la radio, avec cette émission unique dont il a le secret : NFSC.
A bientôt Nicolas.
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